Le journal intime de
SARAH LUISE
Tout d’abord, il faut savoir que je n’ai pas toujours été Photographe. Cela m’est venu entre Noël et le jour de l’an 2016. J’ai fait un rêve très étrange où je me voyais faire de la photo en noir et blanc telle que je la fais actuellement.
À ce moment-là, je travaille pour une entreprise autrichienne en tant qu’assistante de direction France . Je n’avais aucune connaissance de photographie et encore moins comment fonctionnait un appareil photo.
Comment avez-vous trouvé votre voix dans le domaine particulier des autoportraits ?
La vie étant bien faite, c’est grâce à une rencontre complètement anodine que j’ai eu pour la première fois un appareil photo entre mes mains, c’était en 2018.
Quelle est votre philosophie ou votre vision artistique lors de la création de ces œuvres ? Comment utilisez-vous la nudité pour exprimer vos idées ou vos émotions ?
La photographie pour moi, concernant mon artistique, c’est mon journal intime. Il me permet d’extérioriser, de mettre en forme, mais ressentis, sentiments, émotions, les plus enfouis. Il y a une chose très étrange, lorsque je me photographie, j’ai toujours l’impression que ce n’est pas moi . En effet, comme vous avez pu le voir sur mes réseaux sociaux, j’ai perdu ma sœur jumelle à l’âge de 21 ans. Aujourd’hui encore, je crois que je ne réalise pas. Et les autoportraits me permettent d’une certaine façon de ne jamais oublier son visage, son corps à travers le temps qui passe. Choses que j’avais peur d’affronter seule.
Comment parvenez-vous à capturer à la fois la vulnérabilité et la force dans vos images ?
La photo m’apporte la paix, le réconfort, la bienveillance, l’amour. Car pour être totalement honnête avec vous, je me sens complètement vide intérieurement. C’est drôle car ma photographie me permet d’apaiser parfois pour quelques minutes, parfois pour quelques jours ce vide immense.
La perte de votre sœur jumelle semble avoir une influence profonde sur votre pratique artistique. Pouvez-vous nous partager comment elle continue à vivre à travers vos autoportraits ? Comment cela a t-il affecté votre relation avec votre propre image et votre corps ?
Elle m’apporte en réalité tout ce que ma sœur m’apportait. Elle m’apporte ce dont je rêverais. Et en même temps, lorsque je regarde mes photos, je vois cette fille devenue femme. Cette fille, qui aurait pu sombrer dans l’alcool, la drogue etc. mais qui est restée forte et droite dans ses bottes. Je l’admire, cette femme, elle est tout ce que j’aimerais être, elle, cette intelligence, cette aura et cette élégance qu’on ne trouve plus.
Qu'est-ce que la photographie représente pour vous dans votre vie quotidienne ? Comment l'intégrez vous dans votre routine ?
Je m’inspire de vieux livres photos, d’artistes, comme mon ami Vincent Peters, Marc Lagrange, Peter Lindbergh, Newton, Daman, avedon, etc… Je m’inspire également de vieux films, comme les films de Romy Schneider, taxi driver, de musique classique, de jazz. Je m’inspire du siècle passé, de mon enfance, de mes voyages. Pour vous répondre, je m’inspire du monde qui m’entoure.
La photographie fait partie intégrante de ma vie, elle est mon roc, ma sentinelle, j’en ai fait mon métier, je vis avec elle et elle vit avec moi. Pour la petite anecdote, je vis dans un loft que j’ai entièrement adapté en studio photo.
Participez vous à des expositions avec vos œuvres ?
J’ai osé faire une exposition dans ma vie, les rendez-vous de l’image à Strasbourg en 2020. J’ai été sélectionné pour y exposer une partie de mes œuvres. Je suis très exigeante avec moi-même, et avec mes autoportraits et je dois vous avouer que je suis rarement satisfaite, qu’ils ne sont pas suffisamment bons pour être exposés. Alors que mon rêve serait de pouvoir exposer mon travail dans les plus belles galeries européennes.
Quelle est la prochaine étape dans votre voyage artistique ?
Quoi qu’il arrive, je sais que je continuerai les autoportraits aussi longtemps que je vivrai, car ils sont l’œuvre de ma vie.